Conférence UOV : ivoire et orfèvrerie
06 mars 20243 minutes
Conférence UOV : ivoire et orfèvrerie
06 mars 20243 minutes
Pour cette dernière conférence, Laurence Macé a parlé d'abord de l'ivoire puis de l'orfèvrerie. Dans les deux cas, elle est partie de l'origine de ces deux techniques jusqu'au Moyen-Age (inclus).
Ivoire :
La pièce connue, la plus ancienne est la dame de Brassempouy (-22 000) en ivoire de mammouth puis bien évidemment les objets de l'Egypte ancienne (-3500), minoens (Crête, -1500), grecs, romains et enfin moyenâgeux.
Les consuls romains nouvellement nommés avaient l'habitude d'offrir des diptyques en ivoire en abondance (beaucoup ont été retrouvés), lors de la conversion à la religion chrétienne les diptyques se sont vus ornés de miracles ou d'épisodes de la vie des saints au lieu des scènes de jeux du cirque !
A noter : la BNF conserve de très beaux objets en ivoire comme le jeu d'échec de Charlemagne, l'olifant de Roland, le psautier de Charles le chauve.
Au 13ème et 14ème siècle, l'ivoire est tellement utilisé qu'un métier lui est associé : ivoirier !
C'est aussi l'époque de l'art courtois où les gens sont souriants, ont les yeux en amande, de longs doigts effilés, un petit nez et une petite bouche est remarquable sur des couronnement de la vierge où des descentes de croix. La vierge représentée d'abord en souveraine, devient avec les siècles, plus maternelle.
L'art exclusivement religieux s'ouvre au profane avec les contes de Tristan et Yseult ou Perceval le gallois.
L'ivoire est ensuite plutôt utilisé pour des bijoux mais n'est interdit à la vente qu'en 2016 !
Orfèvrerie :
A nouveau le métal (et plus particulièrement l'or) a été utilisé comme décoration depuis la nuit des temps. La conférencière nous présente en premier des objets extraordinaires (-2600) trouvés dans une tombe de 70 personnes à Ur (Irak), en particulier une harpe à tête de taureau en or et lapis-lazulis vraiment époustouflante.
Les techniques du repoussé sur la harpe (à chaud sur une feuille d'or) et de la ciselure sur un casque (pas de retrait de matière) et du filigrane sur une couronne, sont déjà utilisées.
Ensuite le pendentif de Malia en Crête (-1500) permet d'admirer la technique de grainerie visible aussi sur un casque étrusque (-500).
Pour le haut moyen-âge, elle nous parle des 3 antependium préservés jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit de parure d'autels très travaillés, très précieux (ce qui explique que les autres ont probablement étaient pillés et démontés).
L'un d'entre eux et dans la basilique Saint Marc à Venise : le Pala d'Oro 3m45 sur 1m40 et décoré de 1907 pierres précieuses ! Cette œuvre monumentale permet d'admirer 2 autres techniques : l'émail (verre riche en plomb et colorés par des oxydes métalliques) et le cloisonné.
Le cloisonné, comme son nom l'indique, est la mise en place de cloisons en or sur le support (âme) en bois pour y couler de l'émail ou y enchâsser des pierres.
Le deuxième est à Milan dans la basilique Saint Ambroise : autel d'or de Volvinius 2m22 su 0m85 (en or au recto mais en argent au verso). Volvinius est l'orfèvre qui a réalisé cette pièce.
Le troisième est au musée de Cluny : autel d'or ottonien de Bâle 1m77 sur 1m20.Le christ est entouré d'une part des archanges Gabriel, Raphaël et d'autre part de l'archange Michel et de Saint Benoit. Au pied du christ, les donateurs Henri II et sa femme Cunégonde.
Ensuite le Moyen-Age est "inondé" de reliquaires de toute sorte et de toute forme, avec ou sans monstrance (fenêtre).
La conférence se termine, faute de temps, sur la chasse de Saint Thomas Becket (1180) qui permet de comprendre la 6ème et dernière technique : champlevé (contrairement au cloisonné, le support est creusé).