Mulhouse - Jour 2
21 mai 20255 minutes
Cette deuxième journée a été bien occupée ! Pendant que Jean-Luc suivait (et donnait) des conférences à "La Fonderie", ancienne fonderie utilisée comme centre universitaire et culturel (voir les 2 premières photos de l'album), je suis allée visiter : 1- le musée historique : Installé depuis 1969 dans l’ancien Hôtel de Ville, édifice de la Renaissance daté de 1552, le Musée Historique est le fleuron du patrimoine mulhousien. Il constitue un intérêt majeur de la visite du musée. Le musée a ouvert ses portes en 1874. En guise d'introduction, un tableau, plutôt quelconque, figure la légende de la fondation de Mulhouse (moulin) : un chevalier blessé secouru par la fille du meunier ! Au premier étage, la grande salle du conseil sert encore de nos jous pour célébrer les mariages ! Une tradition sympathique est de faire figurer les armoiries des différents maires et ce jusqu'à aujourd'hui ! Le second étage distribue les collections permanentes autour d’une succession de grands thèmes : le territoire, les institutions, la justice, la défense, la religion etc…, mais aussi les corporations, le travail artisanal, la vie bourgeoise, la proto-industrialisation… Un équilibre s’instaure entre le récit chronologique et la mise en valeur des objets, entre l’approche institutionnelle et la sensibilité aux traditions populaires. Le Klapperstein Objet emblématique du Musée, le Klapperstein est une tête grimaçante, en pierre sculptée et peinte, au front ridé, aux yeux écarquillés et à la langue pendante. Les femmes condamnées pour médisance devaient la porter autour du cou pendant qu’on les promenait à travers la ville (Klapperstein se traduit littéralement par « pierre des bavards »). La salle DMK Créé par Max Dollfus en 1912, le «Musée des familles Dollfus, Mieg et Koechlin» ferma en 1943. Depuis lors, ses collections n’étaient plus présentées au public. Un travail préalable de classement des œuvres, d’inventaire et de marquage, mais aussi de restauration, fut conduit en parfaite collaboration entre l’association D.M.K. et la Ville de Mulhouse, ce qui a permis l’ouverture d’une salle dédiée aux œuvres de l’ancien Musée D.M.K. Le public y retrouvera le visage de célèbres mulhousiens ayant marqué l’histoire de la cité du Bollwerk. La salle archéologique Lors de la rénovation du Musée dans les années 90, une salle avait disparu : celle de l’archéologie. Une collection énorme, estimée au minimum à 30 000 objets, dormait ainsi dans les entrepôts du musée depuis 20 ans. Un nouvel espace dédié à l’archéologie régionale a été aménagé dans le Grenier d’Abondance. Sur 225m2, cette salle propose un voyage depuis le Paléolithique avec certaines pièces datant de 300 000 ans jusqu’au Haut Moyen Âge vers l’an mille, résultats de fouilles anciennes ou récentes réalisées dans le Sud-Alsace. La salle Dreyfus Dans le cadre de « 2016 – Année Dreyfus à Mulhouse », le Musée Historique a ouvert une nouvelle salle permanente le 12 juillet, date anniversaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus en 1906 et date anniversaire de son décès en 1935. Né le 9 octobre 1859 à Mulhouse, à l’angle de la place des Victoires et de la rue du Sauvage, Alfred Dreyfus est sans doute le Mulhousien le plus connu au monde, à cause de l’Affaire qui porte son nom et dont il fut à la fois le héros et la victime. La salle s’ouvre bien entendu par quelques rappels historiques pour évoquer la vie d’Alfred Dreyfus, les origines de sa famille, ainsi que l’injustice terrible qu’il a subie avant que son innocence ne soit finalement proclamée. Pour créer cette salle, la ville de Mulhouse a constitué une « collection rêvée » d’œuvres et d’objets que le musée ne possédait pas initialement. Pour cela, elle a obtenu le concours d’artistes sensibles non seulement à l’histoire de l’Affaire mais aussi aux valeurs qu’elle a véhiculées : Droit, Vérité, Justice, Liberté, Ethique républicaine et patriotique, Droits de l’homme… En quittant la place de la Réunion (réunion avec la France en 1798), je n'ai pas pu m'empêcher de photographier la cigogne du manège pour enfants ! 2- Le musée des Beaux-Arts Le Musée des Beaux-Arts présente une collection d’œuvres d’art du 15e au 20e siècle des écoles françaises, flamandes, hollandaises, allemandes et italiennes. La peinture des années 1860-1914 constitue le point fort de cet ensemble. Il est hébergé à la Villa Steinbach, bâtiment du 18e siècle qui se distingue par son charme et son élégance. Sa très belle collection a été constituée à l’origine par les membres de la Société Industrielle de Mulhouse. Une salle complète est dédiée à Jean-Jacques Henner. Jean-Jacques Henner est un peintre français, né à Bernwiller (Haut-Rhin) le 5 mars 1829, et mort à Paris 9e le 23 juillet 1905. Auteur d’une œuvre abondante présentée dans de nombreux musées, il a une réputation de portraitiste et de dessinateur apprécié de son vivant. Il est surtout connu pour ses nombreux nus féminins aux chairs pâles, à la chevelure rousse et aux poses alanguies. Il est resté toute sa vie à l’écart des évolutions artistiques de son époque. Ses tableaux les plus connus, L’Alsace. Elle attend ou Fabiola, datent des années 1870 à 1890. En 1889, il est élu membre de l'Académie des beaux-arts. Je suis allée déjeuner dans un petit bistro rapide pour être à l'heure à l'ouverture du temple. 3- le temple Saint Etienne Ce temple réformé néo-gothique, conçu par l’architecte Jean-Baptiste Schacre, est le plus haut édifice protestant en France. Edifié entre 1858 et 1868 sur l’emplacement d’une église datant du 12ème siècle, il a hérité de ses magnifiques vitraux, réalisés entre 1324 et 1351. Les scènes sont empruntées au Nouveau et l’Ancien Testament. Ces vitraux sont visibles depuis la nef. Comme ce temple, sobre se visite rapidement, j'ai eu le temps d'acheter un assortiment de Bredeles avant ma visite guidée. 4- Histoire d'eau et de jardins Mulhouse a toujours entretenu des liens très forts avec la nature. Au fil de l'eau - visible ou désormais recouverte, avec notre guide Bruno, nous avons parcouru les époques et découvert les divers usages de l'eau. Nous avons également admiré, dans de magnifiques parcs et jardins, pour la plupart créés au 19ème siècle par les industriels mulhousiens, des arbres exceptionnels venus du bout du monde (signe de richesse ostentatoire à l'époque).