Histoire du musée :

Construit pour l'exposition universelle de 1900, pour accueillir les nombreux visiteurs (plus que d'habitants en France) ! Totalement abandonné, on envisage de le détruire car l'emplacement est prestigieux ! Premier projet d'un gratte-ciel envisagé par Pompidou mais sans suite. Valéry Giscard D'Estain choisit d'utiliser le bâtiment en l'état. Après réflexions, il est décidé de désengorger le musée du Louvre (en même temps de réorganiser l'utilisation du musée du Luxembourg, dédié aux artistes vivants ou morts depuis moins de 10 ans).

Frontière posée à Delacroix, 1905 et son salon d'automne, pour le début des collections et 1980 pour la fin (ensuite ce sera le musée Pompidou) : période bien plus courte que celles couvertes par le Louvre (depuis l'antiquité), mais cette période est riche car elle fait la charnière entre le romantisme et le modernisme.

Spécificité des collections du musée :

1. Apparition de la photographie : l'art de représenter la nature telle quelle a moins d'intérêt

2. Révolution industrielle dont l'utilisation de l'électricité (qui modifie notre perception du temps et de l'espace)

Quand on entre dans le musée, l'allée centrale est parsemée de statues qui semblent antiques mais sont du 19ème siècle.

Voir en parallèle la galerie des tableaux.

Quelques chefs d'œuvres du rez-de-chaussée :

• Théodore Chassériau - 1853 - Tépidarium (Pompéi) : mélange entre orientalisme et antique.

• Henri Regnault - 1870 - Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade : utilisation du prétexte d'orientalisme pour montrer de la violence (message implicite colonialiste : les maures sont des barbares !)

• Jean-Léon Gérôme - 1846 - Un combat de coqs : néo-classicisme - recherche du beau "mathématique", proportions parfaites mais qui n'existent pas dans la nature. Remarque : ce tableau est axé sur le dessin, en noir et blanc, il reste intéressant !

• Gustave Courbet - 1849 - Un enterrement à Ornans : à l'opposé du précédent : sombre "pas beau". évènement banal de province et pourtant universalité du thème : la mort.

• Gustave Courbet - 1866 - L'origine du monde : à la base destiné à une collection privée et pornographique. Du point de vue artistique le nu est autorisé sans pilosité. Ce tableau est donc obscène, en particulier pour le cadrage. Il n'a pas été exposé au 19ème siècle et pendant une grande partie du 20ème. Dans un premier temps exposé dans une salle interdit au moins de 18 ans puis au moins de 16 ans puis dans une salle "cachée". Quand ce tableau est devenu un symbole du féminisme : le sexe féminin n'est pas tabou mais naturel.

• Rosa Bonheur - 1849 - Labourage nivernais : élevée par un père artiste et exactement comme ses 3 frères. Elle obtient une autorisation de travestissement de la préfecture pour porter un pantalon ! Ici l'admoniteur* est un bœuf !

• Jean-François Millet - 1857 - Les Glaneuses : le naturalisme est un mouvement qui fait du travailleur le nouveau héros. Petit rappel : le travail a longtemps été décrié, seuls les esclaves travaillent, puis les pauvres qui n'ont pas d'autre choix. Les gens obligés de travailler pour vivre sont plus proches des animaux ! La bourgeoisie s'élève par son travail et valorise ce travail. Evolution récente (depuis le covid) : le travail n'est plus aussi valorisant…

• Chez Millet 2 type de héros : paysans et ouvriers.

• Jean-François Millet - 1858 - L'Angélus : intéressant par l'aspect religiosité, surtout dans les campagnes. A cette époque la compréhension du monde est soit spirituelle soit rationnelle mais pas les deux, suite au siècle des lumières. Epoque du concordat, baisse des croyants ce qui remet en jeu la stabilité de la société ! En 1950, Dali voit un bébé dans le panier. Or en radiographiant, on découvre qu'il y avait un enfant mort et la fourche était une pelle.

Pas de commentaire sur les œuvres de Rodin, car l'une des conférences portera sur le musée Rodin.

• Manet - 1863 - Le déjeuner sur l'herbe : Précurseur de l'abandon des antiques mais sans rupture. Inspiré d'un tableau du Titien. Usage du noir inspiré de Goya et qui devient source de lumière. Ce tableau est un travail sur le contraste entre les habits sombres et les corps clairs. Ce tableau a fait scandale, il a été refusé au salon et a été exposé dans le salon des refusés (qui du coup n'existera plus). Une partie de scandale est lié au fait que la femme du 1er plan nous regarde : elle est sujet et non pas objet ! La composition est construite sur les triangles (en particulier le rouge gorge discret qui est le sommet de l'un des triangles).

• En opposition complète le prix du salon a été attribué à la naissance de Vénus de Cabanel !

• Manet - 1863 - L'Olympia : Là aussi inspiré du Titien (elle-même inspirée d'une peinture antique) et là aussi la femme nous regarde et là aussi un gros travail sur la couleur noire en opposition à la couleur blanche.

PASSAGE AU PREMIER ETAGE DU MUSEE

• Claude Monet - 1877 - La gare Saint Lazare : mouvement impressionniste et importance du sujet, abandon des sujets antiques. Utilisation des nouveautés découvertes en optique. Les peintures impressionnistes ne sont pas adaptées à la photographie mais à l'œil, si on se rapproche trop, on ne voit que des taches floues. Les immeubles haussmanniens de l'arrière plan et la verrière sont innovants dans le sens où ils n'ont jamais été peints avant.

• Claude Monnet - 1873 - Coquelicots : Les personnages n'ont pas de visages pour laisser l'importance aux coquelicots.

• Renoir - 1876 - Le bal au moulin de la galette : au contraire de Monet, Renoir est le peintre des personnes (figures, visages) avec la même recherche de la lumière naturelle et utiliser des ombres colorées (plus de gris pour les ombres). La diagonale sépare ceux qui dansent de ceux qui regardent et la séparation entre la nature (en haut) et les gens. Noter aussi la transparence des verres et carafe.

• Fin de carrière : Claude Monet - 1892 - La cathédrale de Rouen : le sujet du tableau ne compte plus, la lumière importe !

• Fin de carrière : Renoir - 1918 - les baigneuses : moins intéressant

• Les autres peintres impressionnistes du musée d'Orsay :

• Berthe Morisot - 1872 - Le berceau : transparence, visage

• Gustave Caillebotte - 1875 - les raboteurs de parquet : tradition naturaliste (le héros c'est le travailleur)

• Degas - 1875 - La buveuse d'absinthe : réalisme, proche de Zola

• Degas - 1921 - Petite danseuse : mal acceptée par les contemporains, ses autres sculptures ne seront plus "habillées"

• Van Gogh - 1888 - La nuit étoilée : utilise la couleur pour traduire ses émotions et cherche l'intensité de la lumière (un peu comme un filtre avec une photo). Les couches de peinture sont particulièrement épaisses : peinture physique. Il n'a vendu aucun tableau de son vivant. Il est le précurseur des peintres modernes.

*Dans la peinture, l'admoniteur est le personnage qui regarde, apostrophe le spectateur et l'invite à participer au tableau.