Arboretum de la vallée aux loups
22 juillet 20243 minutes
Arboretum de la vallée aux loups
22 juillet 20243 minutes
L’Arboretum de la Vallée-aux-Loups était autrefois le cœur d’un vaste territoire, allant de Robinson à Bourg-la-Reine et Sceaux, que le paysagiste Edouard André qualifia au XIXe siècle, de « terre promise de l’horticulture parisienne ».
Composé initialement d’un jardin à la française en son cœur et de terres nourricières autour, ce domaine aristocratique a évolué au XIXe siècle, le jardin à la française faisant place à un jardin anglais, suivant les goûts de l’époque en matière paysagère.
Jean-Gabriel Croux, descendant d’une ancienne dynastie de « marchands d’arbres fruitiers » de Vitry-sur-Seine, s’y installe en 1856. Il y trouve un terrain favorable à la production horticole : riche, profond, argilo-sableux, non pierreux et extrêmement humide à cause de nombreuses sources d’eau. Il fait réaliser alors un système de drainage pour rendre ces terres cultivables.
En 1878, l’affaire familiale est reprise par son fils, Gustave. Si, dans un premier temps, l’entreprise est spécialisée dans les arbres fruitiers, elle développe également les gammes d’ornement, notamment les plantes de terre de bruyère et les arbres de grande taille. Chaque année, de nouvelles variétés viennent enrichir les catalogues ainsi que les jardins de démonstration ouverts au public, comme la roseraie et l’« école-fruitière ». A la fin du XIXe siècle, les catalogues Croux proposent environ 1500 variétés d’arbres fruitiers, 300 de rhododendrons, 180 d’azalées, 330 de rosiers et plusieurs variétés de conifères et d’arbres forestiers.
D’autres pépinières naissent peu à peu dans le vallon, notamment l’établissement Busson-Dumas, spécialisé dans la production d’hortensias, azalées et chrysanthèmes. En 1911, les Croux rachètent les pépinières Paillet, l’autre grand établissement horticole de Châtenay-Malabry, fondé en 1857. A cette époque, l’établissement s’étale sur près de 100 hectares et emploie plusieurs dizaines de jardiniers.
En 1936, Maurice Croux,petit fils de Gustave,prend la direction de l’entreprise.
Le cœur historique de l’établissement, avec le château du XVIIIe siècle où la famille a longtemps résidé
La majeure partie des arbres centenaires remarquables de l’Arboretum est l’héritage de cette vitrine prestigieuse. Au début du XXe siècle, les pépinières Croux sont considérées comme les plus importantes de France, tant au niveau de la taille de l’exploitation que de la variété et de la qualité des végétaux proposés.
Racheté en 1986 par le Département des Hauts-de-Seine, le site devient alors un arboretum afin de perpétuer la vocation horticole du lieu.
L’Arboretum est classé à l’inventaire national des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire et pittoresque, et comprend une collection unique de centaines d’arbres et arbustes différents. Ses arbres centenaires constituent un patrimoine horticole unique, dont le sujet le plus exceptionnel est le cèdre bleu pleureur classé arbre remarquable au niveau national, à plus de 14 mètres de hauteur, ce petit cèdre bleu du hasard est devenu l’ancêtre de tous les cèdres bleus pleureurs du Monde et ses pendeloques turquoise sur 700m2 de frondaisons saphir en font le patriarche vénéré de tous ces Cedrus Atlantica « Glauca pendula ».Les autres spécimens présents dans le monde sont tous issus de boutures ou de greffes réalisées à partir de cet exemplaire unique.
L’Arboretum abrite également une collection de Convolvulacées confiée par le botaniste et créateur Patrick Blanc, qui est reconnue depuis 1999 comme collection nationale par le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (CCVS).
En 2013, le Département fait l’acquisition de 66 bonsaïs issus de la collection du spécialiste français Remy Samson, qui exposait sa production à deux pas de l’Arboretum. Ces arbres miniatures, d’espèces et de styles variés et dont certains sont très âgés, sont aujourd’hui présentés dans une serre dédiée.