Cinq heures sonnent au clocher de l'église de Saint Martial de Combraille
27 avril 20243 minutes
Cinq heures sonnent au clocher de l'église de Saint Martial de Combraille
27 avril 20243 minutes
Cinq heures sonnent au clocher de l'église de Saint Martial de Combraille, petite ville de villégiature. Marcelin est déjà levé, rasé et habillé. Il a toujours été matinal et bien sûr, l'été, le soleil brille déjà et le village est encore calme. Il prend le temps de lever les trois œufs de ses poules, de leur donner du grain et de l'eau avant de partir pour la boulangerie, seul commerce ouvert aux aurores. A petits pas, appuyé sur sa cane, il arrive en même temps qu'Auguste, son complice de toujours. Lui est venu à bicyclette. Depuis que sa fille Lydie a transformé la maison familiale en maison d'hôtes, Auguste se charge du ravitaillement en viennoiseries et en gros pains de campagne si typiques ! Les deux compères prennent le temps d'échanger quelques nouvelles autour d'un café offert par la boulangère qui les aime bien. Ensuite l'un retourne apporter le petit déjeuner tandis que l'autre, toujours à petits pas, rejoint la boucherie qui vient juste d'ouvrir. Encore une fois, Marcelin a bien calculé son allure, il en est tout fier. Ce matin, il choisit un steak pas trop gros et rentre chez lui. Il croise quelques vacanciers, certains achètent de quoi pique-niquer, d'autres partent sac au dos en randonnée ou en excursion. Les habitués, qui reviennent chaque année, échangent quelques mots avec Marcelin, la météo essentiellement. Bien que proche des stations thermales de la région, le village n'est pas envahi de touristes, juste assez pour apporter animation et espèces sonnantes et trébuchantes sans dénaturer la quiétude du lieu. Marcelin range le staek dans le réfrigérateur et va s'occuper du potager. pas grand chose à faire en cette saison : arracher quelques mauvaises herbes, cueillir du serpolet et choisir une belle salade...
Ensuite, pile à treize heures, il déjeune devant le journal télévisé qu'il n'écoute pas vraiment puis, sa petite vaisselle terminée, la sieste l'occupe jusqu'à ce que le soleil soit moins brulant. Comme les autres jours, il va cueillir un bouquet dans la partie fleurie de son jardin. Des marguerites aujourd'hui, les glaïeuls sont encore en boutons. Il va au cimetière discuter avec Eugénie. Il ne lui a pas encore totalement pardonner de l'avoir laissé seul. Tous les jours il lui apporte des fleurs et des reproches !
Enfin aujourd'hui, il a des nouvelles à lui communiquer : Jean, le fils aîné, va venir pour une dizaine de jours et organiser une fête de famille. Les cinq enfants avec conjoints, enfants et petits-enfants. Cinq générations avec l'arrivée toute récent de Loreline sa première arrière petite fille. Certains viennent en caravane, camping car ou des tentes, d'autres logeront chez l'habitant. Pauline a réservé chez Auguste, Lydie est sa grande amie d'enfance. A la maison il n'y aura que Jean, sa femme et les jumeaux restés célibataires.
- Ca en fait du bazar ma pauvre Eugénie, et tout ça pour fêter mes quatre-vingts ans !