La lecture (textes 3 et 4)
14 septembre 20243 minutes
La lecture (textes 3 et 4)
14 septembre 20243 minutes
3-
Je me souviens de ma première motivation pour lire, je voulais savoir ce qui était écrit dans la rue : le nom des magasins, les publicités, le nom des rues… Quelle difficulté j'ai eu à déchiffrer puis à comprendre l'enseigne "Coop". Le concept de magasin coopératif était un peu compliqué à 5 ans. Et la surprise de découvrir dans les tunnels du métro la litanie "Dubo", "Dubon", "Dubonnet" ! A l'époque il m'était plus facile de lire à voix haute au grand amusement des autres passagers. Plus tard, en cours, le professeur était soit trop rapide pour ma compréhension, soit trop lent pour ma concentration. Heureusement la lecture me permettait d'apprendre à mon rythme. Encore aujourd'hui, surtout aujourd'hui, les informations se bousculent et s'effacent d'un jour à l'autre, dune actualité à l'autre. Alors j'attrape des bribes et j'utilise internet pour accéder à des articles de fond pour approfondir tel ou tel sujet. Tout dernièrement, avec les Jeux olympiques à Paris, ou plutôt paralympiques, j'étais intriguée par les mécanismes de sélection et de compétition. Peut-on faire concourir aveugles et borgnes ensembles ? Quelqu'un qui n'a qu'un bras avec quelqu'un qui n'en a pas ? Mes lectures m'ont montré la complexité du problème. La classification comporte une à deux lettre pour le sport et un ou deux chiffres pour le niveau de handicap. Les lettres font référence au nom du sport en anglais. Ainsi, les nageurs concourent en catégorie S (« swimming ») et les avironniers en PR (« para rowing »). Les chiffres renvoient, eux, au degré de handicap. Plus il est petit, plus le geste sportif est limité. Un basketteur classé à 4,5 a plus de capacités fonctionnelles qu’un joueur à 1. Dans les sports collectifs, les équipes ne doivent pas dépasser un total de points établi. Un examen médical permet d’évaluer l’impact du handicap sur les performances de l’athlète et de leur associer une catégorie, afin de favoriser l’équité.
4-
Je ne relis pas souvent les livres déjà lus. Comme je privilégie les romans et parmi eux, les ouvrages policiers ou à suspense, les relire présente moins d'intérêt!; je connais déjà la fin et les rebondissements. Souvent, si deuxième lecture il y a, je relève une ou deux incohérences. D'autre fois, par contre, je repère les indices disséminés par l'auteur et admire la construction de l'intrigue. Il me semble que la poésie permet plus facilement des lectures répétées, le choix des mots et la musicalité des phrases apportant une émotion renouvelée. Ainsi, un livre que je relis, à chaque fois avec plaisir, c'est "le petit prince". D'une lecture à l'autre, c'est l'allumeur de réverbères ou le comptable, ou un autre qui vont retenir mon attention. Bien entendu, je suis très vigilante quand aux éventuelles pousses de baobab que je pourrais détecter dans mon jardin. Je m'efforce quotidiennement de voir avec mon cœur et le renard apprivoisé et mon personnage préféré. Ce livre peut être lu très jeune et relu tout au long de sa vie, l'expérience personnelle modifiant notre sensibilité au texte. La perte d'une personne chère donne plus d'acuité au départ du Petit Prince et d'importance au scintillement des étoiles.