Dans le siècle où nous sommes, on ne donne rien pour rien.
14 mai 20223 minutes
Dans le siècle où nous sommes, on ne donne rien pour rien.
14 mai 20223 minutes
Dans un grand bureau de société de distribution, le directeur est assis à son bureau. Deux hommes se tiennent debout de l'autre côté du meuble.
Le premier homme : Bonjour Monsieur le directeur, je vous remercie de nous avoir reçu.
Le directeur : Faites vite, ma secrétaire a réussi à vous procurer un rendez-vous de quinze minutes, ne le gachez pas.
Le premier homme : Dans ce cas, j'irai droit au but : pouvons-nous récupérer les invendus ?
Le directeur : Absolument pas, nous avons une politique de retours efficace et rentable avec nos fournisseurs. Autre chose ?
Le premier homme : Pour les invendus alimentaires aussi, vous avez une politique de retour ?
Le directeur :Pour tous les articles de longue durée, oui, en effet. Nous renvoyons les produits et obtenons une ristourne de nos fournisseurs pour les nouveaux produits. Vous feriez mieux de voir avec eux. Je vais demander à ma secrétaire de vous donner leur coordonnées.
Le premier homme : Merci beaucoup, Monsieur le directeur, ces contacts nous serons précieux. Cependant, nous n'avons pas abordé les produits frais. Ceux-là, vous les jetez, les détruisez non ?
Le directeur : Evidemment nous les détruisons ou au moins nous les rendons impropres à la consommation. Nous ne voulons pas avoir de procès à la Buitoni !
Le premier homme : Monsieur le directeur, le souci avec les pizzas surgelés Buitoni venait de la production, pas de la distribution. Ce n'est pas du tout le même contexte. Nous souhaiterions récupérer chaque jour les produits frais invendus en ayant signé une décharge et assurer nous-même la répartition et si besoin assumer nos responsabilités.
Le directeur se lève, montre des signes d'agacement.
Le directeur :Etj'y gagne quoi, moi ? Ma société y gagne quoi ? Dans le siècle où nous vivons, on ne donne rien pour rien.
L'homme qui n'a pas encore parlé intervient
Le deuxième homme : Vous y gagnez, vous et votre entreprise en notoriété, en image sociale. Nous sommes en effet, en contact avec plusieurs journalistes, radio et télé, qui sont tout à ffait prêts à donner une pleine visibilité à cet accord
il ajoute en souriant
Le deuxième homme : si cet accord a lieu.
Le premier homme : Nous avons démarché vos concurrents et plusieurs sont intéressés. Ce serait un sérieux avantage d'être le premier à contractualiser, non ?
Le directeur :Bien joué, messieurs, vous m'avez presque convaincu.
le directeur appuie sur l'interphone pour parler à sa secrétaire
Le directeur : Denise, trouver un créneau pour mes deux visiteurs, plus long cette fois, et demandez à notre juriste et au responsable des approvisionnements des produits frais d'y être.
Les deux visiteurs ouvrent leur mobile, après un petit silence, on entend la voix de la secrétaire.
Le directeur : jeudi, dix heure, ok pour vous ?
Les deux hommes en même temps : Nous y serons monsieur le directeur.
Le directeur : Denise, veuillez organiser cette réunion, s'il vous plait
le directeur regarde ostensiblement sa montre, on voit qu'il est plus détendu
Le directeur : Messieurs quatorze minutes et trente secondes, voilà une affaire rondement menée. A jeudi.
Les hommes serrent la main du directeur et sortent tout souriants.