Killers of the flower moon

13 novembre 20233 minutes

Synopsis

Oklahoma, années 1920. Le pétrole a enrichi les Indiens Osage … pour leur plus grand malheur. Entre western, film de mafia et histoire d’amour, une œuvre captivante.

Critique

La manière dont Martin Scorcèse filme la culture indienne est très belle, très simple avec une forme de sagesse qui lui va très bien. Il y a une forme de tristesse qui est poignante du début jusqu'à la fin. Le visage de Lili Gladstone est à la fois lumineux et sacrificiel, c’est aussi un film qui dénonce les fondements de l'histoire des États-Unis, c'est-à-dire à la fois le capitalisme, la mafia et le FBI. Le rythme est lent du début à la fin malgré les scènes de meurtres ou d'incendie.

L'histoire vraie, dévoilé en 2017 :

Dans cet épais livre-enquête qui se dévore comme un thriller, le journaliste du New Yorker David Grann raconte le destin tragique de la tribu Osage, originaire de la vallée de la rivière Ohio et du fleuve Mississippi. Elle tient son patronyme des colons français et canadiens qui surnommait ses membres le "peuple des eaux sages". Déplacée par les Blancs à la fin du XIXème siècle, elle s’installe alors sur les terres rocailleuses de l’Oklahoma.

En 1906, les dirigeants Osage négocient avec l’État fédéral l’octroi exclusif des ressources minérales de leurs nouvelles terres. À l’époque, il est acté qu’elles ne peuvent être ni cédées, ni vendues, mais uniquement héritées. Jusqu’au jour où des prospecteurs découvrent que les Osage ont un immense gisement d’or noir sous les pieds. À tel point qu'on les considère alors comme "les personnes les plus riches du monde".

Sans surprise, cette manne suscite toutes les convoitises. Si bien qu’en 1921, le gouvernement américain signe un décret stipulant que les membres de la tribu Osage sont incompétents… et doivent être placés sous la tutelle des Blancs qui leur redistribuent désormais les gains, en croquant une partie au passage. Reste que l’accord de 1906 les empêche de faire totalement main basse sur l’exploitation pétrolière. Le seul moyen ? Épouser une fille Osage.

Un siècle plus tard, que reste-t-il de la tribu du film ? D’après les derniers chiffres disponibles, la nation Osage compte environ 25.000 membres, dont un tiers réside dans une réserve située au Nord de l’Oklahoma, la seule à être reconnue par le gouvernement fédéral. Elle est dotée d’une constitution et d’un chef élu, Geoffrey Standing Bear, en poste depuis 2014, et qu’on a pu voir aux côtés de l’équipe du film lors du Festival de Cannes.

Killers of The Flower Moon, c'est aussi le portrait d'une famille brisée dont Margie Burkhart, la petite-fille de Mollie et Ernest, aujourd'hui âgée de 61 ans, continue de porter le poids sur ses épaules. "J'aurais pu avoir plein de cousins, nièces, neveux, mais j'ai grandi sans eux", regrette-t-elle aujourd'hui. "William Hale n'avait pas besoin de faire ça. C'était l'un des hommes les plus riches du comté d'Osage, il avait beaucoup de bétail. Beaucoup d'argent. C'était juste de la cupidité."

Condamné à la prison à vie en 1926, Ernest Burkart a été libéré en 1959 par le gouverneur de l’Oklahoma, provoquant la colère de la tribu Osage. Il est décédé en 1986 à l’âge de 94 ans. Après avoir obtenu le divorce, son épouse Mollie s’est remariée John William Cobb, Jr. Elle est morte en 1937 à l’âge de 50 ans. Quant à William Hale, il a, lui aussi, été libéré, en juin 1947, après avoir été condamné à la perpétuité. Il est décédé en 1962 à l’âge de 87 ans.

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