Avec deux de mes petits-enfants (4 et 7 ans - la petite dernière aurait plutôt tendance à manger le dé), difficile de trouver des jeux de société intéressant les 2 !

Finalement le jeu des échelles a bien plu ! Plus rapide que les ennuyeux petits chevaux de mon enfance et avec plus de rebondissements aussi puisque selon les jets de dés, on peut redescendre !

Le jeu que nous avons utilisé ne comporte pas de serpents, en bas de l'échelle : le pion monte; en haut de l'échelle, le pion descend.

Du coup j'ai essayé de me documenter sur ce jeu et j'ai été impressionnée ! Moi qui pensais que le seul intérêt était de lire le nombre de chaque jet de dé puis de compter le déplacement voilà que je découvre qu'il permet une expérience simulée de la transcendance par l'abandon aux décisions du hasard !

voir pour plus de détails cet article : Du jeu de hasard à l’expérience de la transcendance , dont je recopie quelques paragraphes :

Le jeu des Serpents et échelles n’est pas très connu en Europe latine, mais dans le monde anglo-américain il est pratiqué par les enfants aussi couramment que chez nous le jeu de l’Oie ou les Petits chevaux. Sans doute pour cette raison a-t-il fait l’objet d’assez peu de travaux scientifiques dans la sphère francophone, alors que plusieurs articles et ouvrages en anglais lui sont consacrés dans des domaines associant sciences du jeu, mathématiques, sciences des religions, philosophie et arts.

L’ancienneté du jeu, la persistance d’une structure formelle identifiable à travers ses variantes hindoues, jaïns ou bouddhistes, et jusque dans sa réception dans l’Angleterre victorienne au XIXe siècle et sa diffusion mondiale dans une version profane interroge sur l'intérêt intemporel de ce jeu.

Les règles font partie des invariants qui rendent le jeu reconnaissable au-delà de ses diverses déclinaisons. Serpents et échelles utilise un plateau figurant une grille de cases numérotées, sur laquelle chaque joueur déplace son pion en fonction du résultat d’un jet de dé. De nos jours, on utilise un seul dé à six faces. Traditionnellement, en Inde, on avait recours à plusieurs dés oblongs à quatre faces (symbolisant les quatre yugas ou âges du monde) ou à des cauris, coquillages-monnaie interprétés en fonction de leur position (Van Langendonckt, 2013).

Le parcours du pion suit un boustrophédon : partant généralement de la case 1, en bas à gauche, il suit la première ligne de cases jusqu’au bout, puis revient en sens inverse par la ligne suivante située au-dessus. Dans certaines versions indiennes, on part d’une ligne située plus haut, les lignes laissées en dessous offrant des cases où le pion peut éventuellement rétrograder, certaines pouvant faire fonction de « prisons » ou « d’enfers » où l’on passe son tour. Le but est d’être le premier à atteindre la dernière case qui, selon les variantes du jeu, se trouve au bout de la dernière ligne ou au milieu de celle-ci.

Sur le plateau, des échelles et des serpents relient certaines cases. Si le pion du joueur tombe sur une case où figure le bas d’une échelle, il grimpe directement à la case au sommet de celle-ci. S’il tombe sur une case où figure la tête d’un serpent, il est avalé et retourne à l’extrémité de sa queue.

Le jeu connaît de nombreuses variantes de ce principe de base, selon les époques et les aires culturelles. La taille de la grille et le nombre de cases vont couramment de 64 (8 x 8) à 100 (10 x 10) dans les versions occidentales de Serpents et échelles. Mais de nombreuses versions existent dans des formats différents.

Le jeu peut être lu comme une chaine de Markov, dans la mesure où tous les mouvements ne dépendent que du hasard et non de la décision du joueur, qu’ils sont indépendants des coups précédents et que les joueurs n’interagissent pas (Althoen et al., 1993). Dans la version à 100 cases et 19 toboggans et échelles, un joueur peut gagner en 7 coups, mais en moyenne il lui en faut 39,6.

Toujours sur le net, je trouve un autre article orienté mathématiques : Probabilités et espérances dans le jeu de serpents et échelles à deux joueurs qui calcule la probabilité de gagner par un système d’équations linéaires présenté sous forme matricielle !

J'ai trouvé deux autres articles qui utilisent les cases pour passer un message éducatif :

Droit à l’éducation pour Toutes

Le jeu Serpents & Échelles sensibilise au fait que, pour des millions de filles, l’accès à l’éducation n’est hélas presque qu’un jeu de chance. Parfois, elles reçoivent un coup de main / échelle : une école près de leur maison, un bon professeur… Cependant, le plus souvent, elles doivent faire face à de grands défis pour pouvoir s’instruire. Par exemple, devoir s’occuper de leurs frères et soeurs au lieu d’aller à l’école, être victime de violences en milieu scolaire… Aller à l’école est seulement la première étape – elles sont parfois obligées d’interrompre leurs études à cause des obstacles / serpents, tel le mariage précoce.

ou qui utilisent ces mêmes cases pour lancer des défis : Le jeu du serpent et de l’échelle « revisité » !

Vous êtes à la recherche de nouveaux jeux de société pour jouer avec vos enfants ? On en a un super à vous proposer gratuitement aujourd’hui. Testé et approuvé par les petits lutins d’Epopia, c’est une variante du fameux jeu de plateau des serpents et des échelles, aux couleurs d’Epopia, avec quelques petits gages rigolos à relever au fur et à mesure.

Ces deux dernières utilisations rejoignent (peut-être à leur insu) les origines indiennes du jeu : Le jeu est un parcours à travers des situations décrites dans les cases. Chaque case comporte un numéro et représente selon les cas une qualité morale, une entité dans laquelle le joueur se réincarne, un état de développement spirituel ou un monde qu’il visite. On s’y arrête, on prend connaissance de ce que nous désigne la case, parfois on se réfère à un livret qui commente !

Qui pourrait croire à la richesse de ce jeu en apparence anodin !